La Nasa vient de modifier l’architecture de la mission Mars Sample Return. Son nouveau plan repose sur le rover « Perseverance » assisté de deux drones hélicoptères.

Alors que le rover Perseverance collecte patiemment des échantillons de sol martien depuis son atterrissage sur la planète rouge, le 18 février 2021, dans le cratère Jezero, la question de leur retour sur Terre demeure un sujet de préoccupation pour la Nasa et ses partenaires européens. Il faut dire qu’il s’agit d’une étape aussi cruciale que critique pour le succès plein et entier de la mission. En effet, le dernier-né des astromobiles martiens de l’agence spatiale américaine a été, contrairement à son aîné Curiosity, conçu entièrement dans cette optique : s’il possède une version perfectionnée de la ChemCam de son grand frère baptisée SuperCam, il n’a pas l’équivalent de SAM – Sample Analysis at Mars – qui permet de pousser les analyses des échantillons in situ. Avant même son départ pour la planète rouge, la Nasa avait donc un plan pour les rapatrier que l’astrophysicien Francis Rocard avait détaillé au Point dans une longue interview. Elle vient de le modifier !

Des changements « importants et avantageux » ont été apportés à la mission Mars Sample Return (MSR) grâce « aux récents succès de Perseverance à Jezero et aux performances étonnantes de notre hélicoptère martien », a indiqué le directeur scientifique de la Nasa, Thomas Zurbuchen, lors d’une conférence de presse. C’est le rover européen Sample Fetch Rover développé par Airbus et son atterrisseur qui en font les frais… Alors que cet astromobile léger devait être chargé de collecter les tubes d’échantillonnage déposés en différents points et de les rapporter au véhicule d’ascension martienne MAV (Mars Ascent Vehicle) censé les placer en orbite autour de la planète rouge, c’est Perseverance lui-même qui devra s’en charger. Il sera alors assisté dans cette tâche pour deux drones hélicoptères inspirés du démonstrateur Ingenuitycouronné de succès, puisqu’il a effectué pas moins de vingt-neuf vols sur Mars et survécu plus d’un an au-delà de sa durée de vie prévue !

Heureusement pour l’ESA et pour l’Europe, qui voit tout de même sa contribution à la mission diminuée, pour la suite rien ne change ! C’est elle qui fournira le bras robotique Sample Transfer Arm conçu pour placer les échantillons à bord du conteneur embarqué par le MAV avant son décollage. Un bras intelligent de 2,5 m de longueur qui équipera Sample Retrieval Lander, l’atterrisseur du MAV et des deux drones. C’est elle aussi qui aura la charge de concevoir l’Earth Return Orbiter (ERO) qui devra récupérer le conteneur d’échantillons en orbite martienne afin de le ramener sur Terre en 2033. Un grand vaisseau de 7 mètres de longueur doté d’immenses panneaux solaires dont la fabrication reste acquise à Airbus.

Source : Le Point